Créer une société aux Bahamas

Les Bahamas sont depuis plusieurs décennies un symbole de la finance offshore. Grâce à une fiscalité avantageuse, une réglementation souple et une forte confidentialité, cette juridiction attire les investisseurs cherchant à établir des sociétés internationales, des holdings ou des véhicules de gestion de patrimoine. Cependant, le contexte mondial a évolué, notamment avec les pressions du GAFI et de l’OCDE pour plus de transparence fiscale. Ainsi, créer une société aux Bahamas en 2025 reste avantageux dans certains cas, mais nécessite de bien comprendre les limites aussi.

Le principal attrait des Bahamas réside dans l’absence quasi totale d’imposition directe. 0% d’impôt sur les sociétés, 0% sur les dividendes, 0% sur les plus-values, pas de TVA, pas de retenue à la source. Ce régime fiscal s’applique aux International Business Companies (IBC) qui n’opèrent pas localement, ce qui permet une optimisation fiscale intégrale pour les revenus internationaux.

Concernant la confidentialité, il n'y a aucune obligation de publier les noms des actionnaires ou des bénéficiaires effectifs dans un registre public. L’utilisation de directeurs ou actionnaires nominés est autorisée, garantissant un haut degré de discrétion. Aussi, les Bahamas disposent d’une législation solide sur le secret bancaire (bien que partiellement atténué par les normes internationales).

Une société au Bahamas (IBC) peut exercer toutes sortes d’activités internationales : consulting, détention d’actifs, trading, commerce électronique, gestion de droits de propriété intellectuelle, etc. Elle ne peut pas exercer d’activité commerciale aux Bahamas sans licence, mais peut agir à l’international sans restriction.

Le point faible des Bahamas, c'est qu'ils sont toujours perçues comme un paradis fiscal et figurent régulièrement sur des listes de surveillance de certaines institutions. Cela peut entraîner des refus d’ouverture de comptes bancaires ou des mesures de conformité renforcée de la part de partenaires ou fournisseurs. Depuis l’adoption de normes internationales (OCDE, UE), les Bahamas ont mis en œuvre des règles de substance économique. Certaines activités (finance, assurance, IP, etc.) doivent démontrer une présence locale réelle (locaux, employés…). Les UBO (bénéficiaires effectifs) doivent désormais être déclarés à une base de données centrale, bien que non publique.

La création d’une société aux Bahamas reste donc une option stratégique pour les entrepreneurs et investisseurs recherchant une juridiction fiscalement neutre, flexible, et confidentielle, à condition que l'activité soit purement internationale. Cependant, avec les évolutions réglementaires mondiales, il est indispensable de respecter les exigences de substance, de préparer un dossier bancaire solide, et d’être conscient de l’impact en matière de réputation et de transparence.